Syriens, devant vous, les barbelés

En 2015, des centaines de milliers de personnes sont sur les routes de l’exode. Immigrés, migrants, et réfugiés suivant les différentes définitions officielles en vigueur pour classifier les déplacés, ont quitté leurs pays d’origine. Ils viennent principalement d’Afrique et du Moyen-Orient. Ils fuient les persécutions et la guerre dans leur Pays. La Syrie est le pays le plus touché par ces phénomènes de masse. Son peuple se meurt à petit feu. Les Syriens sunnites haïssent Daech, mais détestent encore plus Bachar el Assad, qui tente par tous les moyens d’enrôler la population dans l’armée sous peine de représailles, afin de garder la tête hors de l’eau et de maintenir son régime en place. Le peuple fuit en masse vers les pays frontaliers et l’Europe. Destination l’Allemagne pour une grande majorité d’entre eux. Pour eux, la route commence par la Turquie puis la Grèce, avant d’arriver en Macédoine et de passer en Serbie. Ils arrivent ainsi aux portes de l’espace Schengen :  la Hongrie. Son gouvernement, très à droite, tient une position qualifiée de « dure », parfois en contradiction d’ailleurs avec le droit européen. Au mois d’août, son armée a érigé à la hâte une double barrière de protection avec la Serbie. Sur 175km de long, l’armée a posé dans un premier temps des barbelés tranchants comme des rasoirs afin de dissuader quiconque de passer, puis construit une barrière de 3 à 4 mètres de haut. Pourtant, ils sont des milliers à tenter chaque jour l’aventure. Objectif : passer ce mur de fer en quête de liberté. Récit d’une longue nuit pour passer illégalement les portes de l’Europe…