Depuis plusieurs mois, des milliers de personnes franchissent quotidiennement les frontières en direction de l’Europe. Face à cet afflux de migrants et de réfugiés, les différents gouvernements des pays membres de l’UE peinent à apporter des solutions communes et adaptées. Entre pression populaire et devoir humanitaire, les dissensions entre les différents états sont fortes quant à la réponse à apporter et les tensions sont encore montées d’un cran depuis les attentats de Paris en novembre 2015.
Avec la mise en place des « Hotspot » (Centres Européens d’accueil) répartis principalement en Grèce et en Italie, l’UE tente au plus vite de réadapter sa politique de gestion des déplacés afin de mieux contrôler les flux et d’endiguer leur arrivée aux abords de ses frontières.
Les camps de fortune, jusqu’alors situés aux frontières de ces pays comme en Grèce, et soutenus par des associations humanitaires et le Haut Commissariat aux Refugiés de l’ONU, sont devenus aujourd’hui quasi déserts alors qu’ils étaient des milliers à arpenter ces lieux dans l’espoir de passer. La police, pressée par l’Europe et son dispositif « Frontex » (Agence Européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des états membres), a repris la main. Reléguées au rang de spectateurs, les organisations humanitaires regardent, sans grands moyens d’action, l’évolution de cette situation.
Le tri entre ceux qui peuvent continuer leur marche en avant (les réfugiés – Syriens, Afghans et Irakiens) et les autres (les migrants) est maintenant fait de manière systématique à leur arrivée sur les différents postes frontières. Encadrés par la police, les migrants sont renvoyés directement vers ses fameux « Hotspot » mis en place depuis fin 2015.
Idomeni, petit village situé à la frontière greco-macédonienne, était un des plus gros points de concentration humaine sur la route de l’Europe. Avant cette fameuse reprise en main du mercredi 9 décembre 2015, entre 4 et 6000 personnes vivaient tant bien que mal, collées aux nouveaux barbelés de l’Europe. Du jour au lendemain, ce camp fut intégralement vidé de tous ses occupants. C’est aujourd’hui une zone de transit où l’espoir a laissé place à une ambiance sécuritaire. Il n’y a plus de vie à Idomeni.
Reportage réalisé avec le photographe Jacques PION.
Le reportage integrale est visible sur DALAM.